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“Mon mari est devenu père au foyer pour que je relance ma carrière”

Rédigé par Garance&Moi | 21 Jan. 2021

On le sait, les carrières sont de moins en moins linéaires. Parce que l’on cherche du sens, parce qu’on laisse de la place aux aléas, aux changements, à la vie personnelle aussi. Après la naissance de ses trois enfants et plusieurs pauses, Line veut se remettre en selle et a de grandes ambitions. Après une promotion, puis deux, elle se voit proposer le job de ses rêves dans l’entreprise de ses rêves. Avec son mari, ils doivent néanmoins trouver une organisation qui puisse fonctionner pour tous. Et s'il devenait père au foyer ?


Quel a été votre parcours avant d’obtenir cette opportunité professionnelle ?

J’ai commencé comme graphiste dans une entreprise de télécom, puis rapidement j’ai eu l’occasion d’élargir mon champ d’expertise en devenant chargée de communication. J’ai eu plusieurs expériences plus ou moins longues dans des entreprises variées, entrecoupées par mes trois grossesses et mes congés maternité. J’ai pris le temps de vivre ces moments à la maison sans trop angoisser au sujet de ma carrière. Quand mon dernier est entré à l’école, je me sentais soudainement pleine d’énergie et j’avais envie de redonner du peps à ma vie professionnelle. J’ai donc posé ma démission là où j’étais avec l’envie de prendre un nouveau départ et, en ligne de mire, l’ambition de continuer à gravir les échelons. 

Quelle était la situation de votre mari ?

À ce moment-là, mon mari avait une situation assez confortable bien que très prenante, puisqu’il était en train d’ouvrir sa deuxième agence immobilière. Malgré tout, il menait une vie teinté de regrets et je sais que ça lui pesait de ne pas pouvoir être à la sortie d’école pour nos enfants, d’être présent pour leur préparer le déjeuner le midi, de les accompagner à leurs activités. Sa réussite professionnelle ne coïncidait pas forcément avec ses dilemmes personnels. Alors que moi j’étais pleine de motivation, je sentais qu’il commençait à s’épuiser de son côté. 

Comment s’est déroulée votre réflexion ?

Cela s’est fait sur plusieurs années finalement. Rapidement après l’ouverture de sa deuxième agence, mon mari l’a en fait revendue pour réduire sa charge de travail. Moi, en parallèle, j’avais décroché un chouette poste de chargée de comm dans une entreprise en plein essor. J’ai assez vite profité du départ d’un collaborateur pour être nommée directrice marketing, puis deux ans plus tard j’ai été recrutée au même poste dans une grande agence de presse. C’était très stimulant car je voyais se rapprocher mon rêve d’un jour travailler dans le milieu de la culture qui m’avait toujours attirée. Quand l’opportunité s’est présentée au sein d’un grand groupe audiovisuel, j’avais vraiment envie que ça marche ! Seulement, habitant en province, cela impliquait de faire des allers-retours à Paris tous les jours et donc partir tôt et rentrer tard. Mon aîné n’avait alors même pas 8 ans. Lassé de son activité et avec la possibilité de revendre son agence, mon mari a sauté sur l’occasion pour se repenser comme père au foyer. 

Aviez-vous des appréhensions ? 

J’avais un peu peur que "devenir père au foyer" soit un coup de tête de mon mari et que rapidement il ait envie d’un nouveau challenge professionnel. Petit à petit, je l’ai vu plus ouvert, simplement plus heureux, prompt à trouver du sens à cette nouvelle organisation familiale et à échanger sur le sujet en toute transparence. Nous avons dû trouver nos marques la première année puis j’ai eu la chance de pouvoir réorganiser mon emploi du temps pour prendre un jour off une fois toutes les deux semaines et occasionnellement travailler depuis la maison. 

De son côté, mon mari s’est aussi investi dans une association pour l’aide au logement des plus démunis, fort de son expérience dans l’immobilier. Il est très engagé et, en devenant père au foyer, a trouvé un équilibre qui enrichit toute la famille. Je sais que dans quelques années, j’aurais aussi envie de ralentir un peu ce rythme effréné, les enfants seront aussi plus autonomes et alors, nous envisageons peut-être une aventure entrepreneuriale en commun. Nous avons beaucoup d’idées, plus ou moins réalisables…À suivre !